Le 14 juin 2023, de nouvelles règles européennes pour verdir les batteries ont été adoptées à une très large majorité.
L’objectif est d’infuser un haut niveau d’économie circulaire dans l’industrie des batteries électriques et de favoriser une plus grande durabilité et une meilleure réparabilité.
révision des règles de l’UE
Cet accord entre les députés et le Conseil européen a été approuvé pour réviser les règles de l’UE.
Ainsi dès 2024, les fabricants auront l’obligation légale de renseigner pour chacune des batteries un certain nombre d’informations permettant d’apporter une plus grande transparence sur l’empreinte carbone totale attendue, l’extraction minière ou encore le recyclage.
Ces règles vont concerner tous les types de batteries vendues en Europe, quel qu’en soit leur usage : smartphones, ordinateurs, électroménager, voitures, batteries industrielles, vélos et trottinettes électriques, etc.
Toutes les batteries devront être équipées d’une étiquette et d’un QR code renseignant leurs performances, leur durée de vie et leur composition. Les batteries des véhicules (scooters, voitures…), ou encore certaines batteries industrielles, devront même être dotées d’un « passeport batterie numérique » indiquant le détail de leurs caractéristiques.
Le rapporteur Achille Variati a souligné que « pour la première fois, nous avons une législation sur l’économie circulaire qui couvre l’ensemble du cycle de vie d’un produit – une approche bonne à la fois pour l’environnement et l’économie ».
Et d’ajouter que « notre objectif global est de construire une industrie européenne du recyclage plus forte, notamment pour le lithium, et un secteur industriel compétitif dans son ensemble, ce qui est crucial dans les décennies à venir pour la transition énergétique et l’autonomie stratégique de notre continent ».
recyclage et économie circulaire
En termes de recyclage des déchets issus des batteries, des objectifs ont été fixés : dès 2023, 45% des batteries portables devront être collectées et ce taux doit atteindre 73% d’ici 2030.
Il est à noter que les entreprises incluant des batteries dans leurs produits auront leur part de responsabilité et devront respecter des objectifs contraignants de collecte.
L’intégralité des batteries collectées devront alors être recyclées, en visant une récupération optimale des composants dits critiques : d’ici 2027, au moins 90% du cobalt et du nickel des batteries, 50% pour leur lithium (puis 80% en 2031).
Par ailleurs, les nouvelles batteries devront nécessairement inclure des niveaux minimums de métaux issus de cette récupération post-recyclage : à partir de 2031, les batteries des véhicules électriques devront utiliser au moins 16% de cobalt, 6% de lithium et de nickel recyclés.
L’objectif ici n’est pas uniquement environnemental : il vise également à réduire la dépendance de l’UE aux importations de métaux critiques comme le lithium, le nickel ou le cobalt.
D’après l’eurodéputée Jessica Polfjard, ces nouvelles règles européennes pour verdir les batteries sont « un bond en avant pour renforcer notre compétitivité, alors que l’UE est très loin derrière l’Asie et les Etats-Unis en matière de batteries ».
D’ici à 2030, l’Europe vise 25 % de la production mondiale de batteries, contre 3 % seulement en 2020.
Prochaine étape : le Conseil européen doit approuver formellement le texte avant sa publication au Journal officiel de l’UE et son entrée en vigueur.
Crédit « Nouvelles règles européennes pour verdir les batteries » : @Batconnect